Arguments pour

Focus sur les arguments en faveur du gaz de schiste

 

 

    Dans le contexte actuel d’envolée des prix du gaz en France (figure 1) et de la part de plus en plus importante que prend l’énergie dans le budget des ménages, l’utilisation du gaz de schiste peut apparaitre comme une alternative économiquement viable.

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Figure 1 : Evolution du Prix du Gaz en France (GDF Suez)

 

    La production de Gaz de schiste apparait en effet des plus attractives autant d'un point de vue économique que d'un point de vue géostratégique. Nous allons étudier ces deux points de vue successivement.     

 

  

            1. Avantage économique

 

    C’est sans doute l’aspect le plus intéressant et le plus prometteur des Gaz de schiste. En effet, le prix du gaz ne tient pas compte uniquement de l’extraction et du conditionnement de la ressource; il y a près de 10% du prix qui est lié à l’acheminement. On pourrait donc faire baisser le prix au consommateur en produisant sur le sol national. Cette première économie est seule qui est directement visible, mais elle n’est pas la plus prometteuse.

 

    Les ressources françaises ne sont pas réellement connues; les estimations qui sont produites et disponibles ne reposent pas sur une connaissance absolue mais elles se basent sur une extrapolation des réserves américaines. Les experts n’ont pas encore sondé le sous-sol français; ils se sont cependant basés sur les similitudes entre les compositions minérales françaises et américaines afin de fournir une estimation de la richesse en gaz non conventionnel de la France.

Malgré cette incertitude, on peut supposer que les données représentent un ordre de grandeur qui reste phénoménal (Figure2), puisque le rapport de l’Assemblée Nationale (cf onglet Ressources) estime qu’il y aurait 100 ans de consommation française de Gaz naturel enfermée dans le bassin parisien et dans le sud de la France.

 

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Figure 2 : réserves supposée en Europe de l’Ouest

(Rapport de l’Assemblée Nationale)

 

    Si l’on se base sur l’exemple américain (Figure3 ci-dessous), l’exploitation de Gaz non conventionnel pourrait nous permettre une autonomie au niveau de notre approvisionnement naturel. Ainsi, nos dépenses d’import de Gaz serait réduites et notre balance commerciale serait moins déséquilibrée (moins 51 milliards d’euros en 2010, source Le Monde.fr) ; de plus, si l’on pousse la logique économique à son terme, produire notre Gaz de schiste revient à acheter du gaz à des entreprises travaillant en France et donc employant de la main d’œuvre française. En regard du taux de chômage et de la désindustrialisation française, une réindustrialisation n’est pas à négliger, même si aucune étude n'a encore été faite concernant l’impact sur l’emploi d’une exploitation potentielle.

 

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  Figure 3 : Origines du gaz naturel consommé aux Etats-Unis d’Amérique        

(Rapport de l’Assemblée Nationale)

 

     Le dernier avantage économique que l'on pourrait envisager serait l’augmentation des impôts perçus par l’Etat Français. En effet, le sous-sol est la propriété de l’Etat et celui-ci recevrait des droits, outre les royalties versées selon les volumes d’extraction. Il n’y a pas de données chiffrées mais on peut imaginer des montants importants au vu des volumes de gaz qui sont espérés.

 

 

 

            2. Avantage géostratégique

 

     C’est un avantage qui relève de l’autonomie et de l’indépendance énergétique du pays. Un pays étant son propre producteur en matière énergétique, se voit absout de la potentielle pression que peuvent exercer ses fournisseurs. D’un point de vue politique et diplomatique, il s'agit d'un avantage certain, surtout dans un monde où l’énergie est devenue une arme : embargo de l’OPEP aux « soutiens d’Israël » en 1973 qui a donné le premier choc pétrolier, coupure de l’approvisionnement Ukrainien pour la Russie en 2006 et 2009 suite à l’absence d’accord sur les nouveaux prix (www.lefigaro.fr).

     Il faut ajouter à cette utilisation « militaire » des ressources énergétiques, l’instabilité croissante que l’on a observé dans les principales zones productrices : printemps arabe, guerre d’Irak, activisme jihadiste dans le Golfe et le Maghreb (figure 4).

 

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Figure 4 : carte des groupes d’Al-Qaida dans le monde (France Info)